L’évolution des héroïnes Disney, de Blanche-Neige à Vaiana

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Bonjour ! 🐶

Qui n’a pas eu son enfance bercée par les dessins-animés de Walt Disney ? Aujourd’hui encore ces films d’animation continuent de nous émerveiller. Mais en grandissant nous voyons les personnages et l’histoire différemment, plus en profondeur. C’est notamment le cas avec l’évolution des héroïnes à travers les époques, évolution qui renvoie également à celle de la condition féminine, car oui chez Disney on ne met pas en scène uniquement des héros courageux, il y a aussi des femmes, héroïnes de leur propre film. Vous verrez que leur rôle, leur personnalité et leur quête a beaucoup évolué au fil du temps. C’est un article que j’avais envie d’écrire depuis bien longtemps, je me lance enfin et le partage avec vous avec grand plaisir. Installez-vous bien confortablement, prenez du pop corn, mettez-vous à l’aise et bonne lecture !

• Un jour mon Prince viendra, les héroïnes classiques (1937-1959) •

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En 1937, Walt Disney diffuse son tout premier long métrage et c’est une princesse qui en est l’héroïne. Il s’agit bien entendu de Blanche-Neige. « Lèvres rouges comme la rose. Cheveux noirs comme l’ébène. Teint blanc comme la neige » dès le début le ton est lancé, Blanche-Neige est clairement définit comme étant bonnement et simplement belle, ce qui attise d’ailleurs la jalousie de sa belle-mère. Aucune allusion n’est faite à sa personnalité, ce qui compte ici c’est l’apparence physique. Il en va de même pour Cendrillon, l’héroïne qui suivra. Celle-ci est carrément réduite au rang de servante dans sa propre maison et elle ne cherche en aucun cas à se rebeller ni même à essayer de se sortir de cette situation. Nous avons bien ici l’image de la femme douce, naïve et soumise, la femme parfaite à cette époque (années 50). Quant à Aurore, cette chère Belle au bois dormant, elle vit dans le mensonge jusqu’à ses 16 ans puisqu’elle ignore tout de sa véritable condition. Le point commun entre ces trois premières héroïnes est qu’elles ne prennent aucune décision par elles-mêmes au cours de l’histoire, c’est grâce à un fait extérieur qu’elles évitent les obstacles et, bien entendu, c’est un homme qui les délivre de leur situation. En effet, Blanche-Neige échappe à sa belle-mère parce que le chasseur lui dit de s’enfuir, Cendrillon peut aller au bal et rencontrer le prince grâce à sa marraine la bonne fée, enfin Aurore rentre chez elle, au château de ses parents, parce que les trois fées la force à y retourner. Aucunes ne s’en sort par ses propres moyens, aucunes ne prend son destin en main. Elles subissent les évènements jusqu’à ce qu’un homme vienne les sauver. Cela nous montre bien le statut de la femme à cette époque, dépendante de son mari et qui ne peut rien réaliser sans lui. Pouvons-nous alors réellement parler d’héroïnes ?

• Je veux vivre autre chose que cette vie, les héroïnes ingénues (1989-1992) •

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C’est en 1989 qu’apparaît enfin une nouvelle héroïne. Il aura fallut attendre pas moins de trente ans pour mettre à nouveau la femme à l’honneur dans un Disney. Nous rencontrons Ariel, la petite sirène, et le ton est très vite donné. La différence est frappante, enfin une héroïne avec du caractère ! Ariel sait ce qu’elle veut et elle ne rêve que d’une chose : « partir là-bas », oui là-bas à la surface chez les humains même si cela lui vaut une froide et douloureuse dispute avec son cher papounet (précisons bien qu’Ariel désirait devenir humaine bien avant de rencontrer Eric). Arrive ensuite Belle qui refuse catégoriquement les avances de Gaston pourtant adulé par tous les habitants du village. Belle est une femme intelligente et posée, seuls les livres semblent l’intéresser mais elle désire plus que tout « vivre autre chose que cette vie ». Enfin Jasmine, princesse au caractère bien trempé, refuse tous les prétendants présentés par son père. Ce qu’elle souhaite c’est se marier par amour et elle n’hésite pas à faire le mur car elle ne supporte plus que d’autres personnes dirigent sa vie à sa place. Le point commun entre ces trois héroïnes est indéniablement qu’elles prennent des décisions pour et par elles-mêmes, on ressent surtout cette envie de changer de vie, d’évoluer. Ariel part de son plein gré chez la sorcière Ursula, même si cela n’est pas très recommandé. Belle se sacrifie par amour pour son père en prenant sa place comme prisonnière de la Bête, et Jasmine refuse sa vie de princesse qui n’est pour elle que privation. Néanmoins, malgré leur caractère qui semble évoluer vers une certaine indépendance, la triste réalité nous rappelle à l’ordre. En effet, Ariel se jette sans réfléchir dans la gueule du loup en signant un pacte avec la sorcière des mers, elle fait ça uniquement pour se venger de son père et au final c’est le prince, Eric, qui tuera Ursula. Belle aussi n’en fait qu’à sa tête, elle est curieuse et n’hésite pas à aller contre les interdits de la Bête (vous vous souvenez, dans l’Aile Ouest ?), ce qui lui vaut une remise à l’ordre du maître des lieux. La jeune fille n’apprécie pas, se sauve sans réfléchir et se retrouve dans la forêt attaquée par une meute de loups, c’est la Bête qui la sauvera. C’est également lui qui nous débarrassera de Gaston. Enfin la princesse Jasmine rêvant de liberté et de prendre sa vie en main s’enfuit de son palais déguisée en mendiante. Mais la vraie vie ce n’est pas la vie de château et la pauvre ignore apparemment qu’il faut payer même pour une pomme. Là encore c’est un homme, Aladdin, qui la sauvera et c’est lui qui piègera également Jafar. L’évolution de ces héroïnes est sur la bonne voie mais le côté naïf et impulsif de leur personnalité est mis en avant. La femme, qu’elle soit l’héroïne ou non, se retrouve au final sauvée encore une fois par un homme qui semble même la remettre sur le droit chemin.

• Un jour tu verras ton coeur comprendra , les héroïnes Badass (1995-1999) •

Mulan

Trois ans plus tard, nous faisons la connaissance de Pocahontas, une amérindienne, fille du chef du village, qui porte en elle des valeurs fortes comme la tolérance, le respect de chaque peuple et de la nature. Pocahontas est également libre comme l’air, elle va où le vent l’emporte et se refuse même au mariage. Elle apparaît comme indépendante et courageuse, n’hésitant pas à briser les tabous en tombant amoureuse d’un homme blanc, John Smith, elle suit son coeur mais aussi ses valeurs et là nous voyons bien la différence avec ses consoeurs, Pocahontas n’agit pas sous le coup de l’impulsivité. Elle a un but celui de réconcilier les peuples. Nous retrouvons cette même indépendance et ce même courage chez Mulan. Cette jeune demoiselle vit en Chine, un pays régit par les traditions où il est difficile de trouver sa place quant le rôle d’une femme est simplement d’honorer sa famille en étant juste une bonne mariée. Dès le début, nous sentons chez Mulan cette envie de liberté qui se dégage mais elle jongle aussi entre ses propres envies et celles de sa famille qu’elle ne veut pas décevoir. Mulan est également pleine de courage car elle n’hésite pas une seule seconde à prendre la place de son père, elle se coupe les cheveux, revêt une armure et part s’engager dans l’armée. C’est d’ailleurs l’une des premières héroïnes à ne pas embrasser un homme pendant l’histoire, elle brise les codes et rompt avec la tradition chinoise en se travestissant. Le point commun qui existe entre ces deux héroïnes est qu’elles sont libres de leurs idées et se battent pour une chose bien précise. Elles ne se battent plus uniquement par amour mais surtout pour leurs valeurs et sauver leur peuple, ce qui en fait de véritables héroïnes qui nous prouvent une fois de plus qu’elles n’ont pas besoin d’un homme pour être secourues mais qu’elles ont toutes les ressources nécessaires pour être indépendantes et accomplir leur destiné ! #GirlPower

• J’irais au bout du rêve, les héroïnes autonomes (2009-2010) •

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Encore une fois il faudra s’armer de patience avant qu’une femme endosse à nouveau le rôle de l’héroïne, 11 ans pour être plus précise. C’est Tiana qui succède à Mulan. Ce qui plaît tout de suite chez Tiana est qu’elle ressemble à la majorité des femmes dans la vie de tous les jours. Elle vient d’une famille modeste, sa maman travaillent même pour des gens riches. En grandissant Tiana ne se fait donc aucune illusion, elle sait qu’elle devra travailler dur et par ses propres moyens pour réaliser son rêve : celui d’ouvrir son restaurant (en hommage à son papa). Ses principaux traits de caractère mis en avant sont donc la détermination, le courage et l’autonomie. Elle est également indépendante financièrement et n’attend pas après un homme pour savoir ce qu’elle veut, elle représente parfaitement l’image de la femme active du XXIème siècle. De plus, Tiana est une femme afro-américaine, elle représente donc encore plus fortement cette prise d’indépendance chez la femme. Une autre héroïne qui fait également preuve d’indépendance c’est Raiponce. Bon j’avoue au premier abord on pourrait la prendre pour une petite chose fragile et sans défense mais elle a le courage de quitter sa tour pour réaliser son rêve, aller voir les lanternes. Raiponce représente en quelque sorte l’émancipation de la jeune fille quittant le cocon familial. Elle prend son indépendance pour vivre ses propres expériences. Et pour une fois, ce n’est plus le prince qui sauve la princesse mais bien l’héroïne qui sauve celui qu’elle aime. Le point commun entre ces héroïnes est bien entendu cette prise d’indépendance ! Elles savent s’assumer seules et rien ne compte à part réaliser leur rêve. Elles sont également très proches des femmes d’aujourd’hui.

• Libérée ! Délivrée !, les héroïnes indépendantes  (2012-2016) •

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Mon ami ©Cyril

Plus on avance dans le temps et plus le fond de l’histoire change. Désormais les héroïnes ne cherchent plus l’amour, leur quête est bien plus complexe que cela. Elles sont à la recherche d’elles-mêmes. C’est le cas de Mérida, la toute première Princesse des studios Pixar (et l’une de mes préférées !), une véritable Rebelle. Mérida refuse sa condition de princesse, elle ne veut pas être enfermée dans ce rôle et s’oppose catégoriquement au mariage. Cela se ressent dans son apparence physique avec son impressionnante crinière rousse qui semble indomptable tout comme elle. Mérida se bat pour ses propres choix et ses valeurs ! Lorsque ses parents organisent le tournoi qui permet à ses futurs prétendants de s’affronter dans différentes épreuves, Mérida n’a pas froid aux yeux et défis l’autorité parentale (surtout maternelle) pour sauver sa liberté et faire valoir ses propres choix en participant à la dernière épreuve, celle du tire à l’arc, pour gagner sa propre main. Un symbole fort de cette scène, où elle s’apprête à tirer à l’arc, est qu’elle expose encore plus fortement cette envie de liberté et d’indépendance en déchirant sans ménagement sa belle robe qui la renvoie à son rôle de princesse mais cela renvoie également à cette envie de se libérer du lien maternel et de vivre pour elle-même. Mérida est forte et courageuse, elle symbolise l’émancipation et prouve qu’une femme peut parfaitement se construire en dehors d’une relation amoureuse. D’ailleurs celle-ci n’est plus mise à l’honneur dans ce film, c’est la relation mère-fille qui prend sa place. On retrouve également cette envie de briser les codes des relations humaines, en ne les réduisant pas uniquement à une relation amoureuse, dans le film d’animation La Reine des Neigesla relation entre soeurs est clairement mise à l’honneur. Ici nous n’avons pas une mais deux héroïnes. Deux soeurs aux caractères très différents. D’un côté nous avons Anna, dynamique et spontanée, un peu gaffeuse et naïve sur les bords, et de l’autre nous avons Elsa, plus calme et posée ainsi que solitaire et mature. Nous retrouvons l’idée d’émancipation avec Anna qui quitte le château, représentant le cocon familial, pour partir seule à la recherche d’Elsa, et cette dernière qui quitte carrément Arendelle, seule également. La vision qu’a Elsa de la vie nous semble bien plus réaliste et proche de celle des femmes de ce siècle. En effet, c’est bien la première fois qu’une reine refuse une demande en mariage même quand celle-ci vient de sa propre soeur et en insistant bien sur le fait qu’« on épouse pas un homme que l’on ne connaît à peine ». Mais même si ces deux soeurs semblent bien différentes, elles ont une véritable chose en commun qui est le courage. Anna n’hésitera pas à sauver sa soeur Elsa en se sacrifiant. Tout comme pour Mérida, l’amour familial est mis en avant. Il est également mis en avant dans le dernier film d’animation des studios Disney : Vaiana (La légende du bout du monde). Et dans ce film aucune histoire d’amour entre un prince et une princesse. L’héroïne se prénomme donc Viana, c’est une jeune fille espiègle et débrouillarde. C’est également la fille unique du chef du village, elle est donc préparée dès son plus jeune âge à prendre la succession de celui-ci afin de régner avec la plus grande sagesse sur son peuple. Mais, vous vous en doutez, Vaiana rêve d’aventure. Nous avons encore cette image de l’émancipation de la jeune fille qui est mise en avant. Vaiana part seule (bon il y a aussi un poulet bizarre avec elle) à travers un voyage initiatique exigeant qui la fera grandir mais elle part surtout pour sauver son peuple. Son courage, sa force et sa détermination lui permettront d’affronter les différents obstacles qu’elle croisera sur sa route (enfin sur l’océan pour le coup). Je vous invite vraiment à le voir si ce n’est pas encore fait, tout comme Rebelle, c’est un véritable chef d’oeuvre ! On se sent de plus en plus proche des héroïnes Disney et ça fait plaisir car elles représentent beaucoup plus réellement les jeunes filles et femmes de notre société actuelle. Nous voyons également que les héritiers sont désormais des héritières signe d’une certaine évolution de l’importance que peuvent avoir et prendre les femmes dans la société. Et donc le point commun que nous avons ici entre ces héroïnes est qu’elles se construisent en fonction de leurs propres initiatives, elles franchissent avec courage les obstacles de la vie. Mérida, Elsa et Vaiana nous prouvent aussi que les femmes peuvent exister sans avoir un homme à leurs côtés, le prince n’est plus idéalisé.

Depuis les premières Princesses, nous observons une évolution flagrante de ces femmes potiches subissant leur malheureux sort en de véritables héroïnes indépendantes prenant l’initiative d’avancer par et pour elles-mêmes. Je sais que je n’ai pas parlé de tous les personnages féminins présents chez Disney, comme Esmeralda ou encore Mégara qui sont tout autant des femmes fortes avec du caractère, mais libre à vous de les classer dans l’une de ces catégories et d’en faire leur portrait. J’espère néanmoins que cette analyse vous aura plu.

Que pensez-vous de l’évolution des héroïnes chez Disney ? Quelle est votre héroïne préférée ? Pourquoi elle ? Ces femmes fictives vous inspirent t-elles dans la vie ? Auriez-vous aimé être une héroïne Disney ?

12 réflexions sur “L’évolution des héroïnes Disney, de Blanche-Neige à Vaiana

  1. autumnandlatte dit :

    Quel bel article et qui change de ce que je peux lire ! Comme beaucoup de personnes, j’ai grandi avec les princesses Disney… Et je ne peux qu’approuver cette évolution des princesses. Les mentalités ont changé et je pense que je ne supporterai pas de voir une autre héroïne subir les événements et se faire sauver par un prince. De ce fait, les anciennes princesses ne sont pas celles que je préfère. Ce n’est pas non plus les films que j’apprécie revoir et ce n’est pas une question de graphisme.

    Les nouvelles me parlent beaucoup plus. Elles sont indépendantes, ne subissent pas leur destin et veulent faire leur choix. Ma préférée reste Merida. Outre le fait que je sois à moitié bretonne et que j’adore voir la culture celte mise en avant, elle est presque un modèle. Indépendant, elle n’est pas conventionnelle au niveau du physique aussi avec son absence de maquillage (contrairement aux héroïnes classiques), les cheveux dans tous les sens et roux. J’ai adoré aussi le fait que, pour une fois, c’est la relation mère/file qui est au centre de l’intrigue et de ses difficultés. Je suis particulièrement attachée à ce film car il correspond à certaines de mes préoccupations.

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  2. Santa dit :

    J’aime énormément Mulan, son histoire. C’est une vraie guerrière. Par contre, je me reconnais un peu plus dans Tiana, pour son côté « ordinaire » et cette envie de réussir….aller au bout du rêve. Hors princesse, je suis la fée clochette et son sale caractère. Tellement moi haha.
    Sinon, juste comme ça, j’adore Raiponce, j’aime l’humour qu’il y a dans ce film.
    Aurais-je aimé être une princesse disney? Non. Mais être une fée de la vallée des fée oui….c’est tellement beau.

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  3. Fanny | Parenthèse Citron dit :

    Super intéressante ton analyse ! J’avoue que pour être née à la fin des années 80, j’ai davantage grandi avec la première et la deuxième catégorie d’héroïnes qu’avec les suivantes, mais ça fait un bien fou de voir qu’il y a d’autres repères plus modernes et inspirants pour les jeunes femmes aujourd’hui !

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  4. leschosesquibrillent dit :

    Tes photos sont géniales j’adore! Et ce post est super intéressant! J’adore en effet que les héroïnes Disney évoluent avec les époques, ça donne de nouveaux rêves et de nouveaux standards aux petites filles et c’est super ❤ des bisous ma belle!

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